Durant tout mon parcours, j’ai considéré que la vie familiale ne pouvait pas être totalement déconnectée de la vie professionnelle et qu’à mon avis la réussite professionnelle ne peut être totale sans un accompagnement par une vie familiale harmonieuse. En corollaire, une vie familiale cohérente et harmonieuse peut grandement contribuer à la réussite de la vie professionnelle.

J’ai fait mon propre apprentissage de la vie familiale dans ma prime jeunesse à la ferme avec mes frères et sœurs sous la houlette de parents certes sévères mais justes, qui nous ont inculqué les principes de respect de la discipline et aussi de solidarité, des principes que mon père en particulier avait rigoureusement pratiqués durant les quatre années de la Grande Guerre qu’il avait endurées une ou deux décennies auparavant.

L’éloignement de la cellule familiale, du fait de ma scolarité puis de mon entrée un peu plus tard dans la vie professionnelle, n’an nullement fragilisé ces principes de base. Je me souviens plus particulièrement de mes sept années de pensionnat à Ploërmel et à Redon et des moments de déprime que j’ai pu connaître à cette époque des années de guerre. J’ai pu apprécier le réconfort qui me fut apporté par ma famille et plus spécialement par ma sœur Marie et qui me permit de surmonter ces épisodes dépressifs. Sa disparition brutale en 1943, l’année de mon bac, ne fit que renforcer la cohésion familiale. Il en fut de même à l’occasion des moments douloureux qui survinrent ensuite : la disparition de mon père épuisé par la tâche et la guerre, celle de ma nièce et filleule Agnès, décédée tragiquement d’un accident de voiture, celles de ma mère et de mon frère Pierre, victimes indirectes de ce terrible accident.

Durant nos soixante années de vie partagée (nous nous sommes mariés à Comblessac en 1948), ma femme Renée et moi nous sommes efforcés de perpétuer ces valeurs au sein de notre propre famille en les inculquant à nos enfants puis à travers d’eux à nos petits-enfants. Maintenant proches du terme de notre parcours, nous avons de bonnes raisons de penser, avec satisfaction, que cet objectif a été atteint. A en juger par le comportement de notre entourage, des proches de notre famille, ces principes de solidarité sont, semble-t-il, ancrés dans l’esprit de ces nouvelles générations, pourtant de plus en plus dispersées au plan géographique autant qu’au plan professionnel. Ce comportement solidaire constitue à mon avis un motif supplémentaire de satisfaction et d’optimisme pour l’avenir de nos jeunes.

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