L’après retraite 1986-2009
L’heure du départ à la retraite officielle a sonné en juillet 1986. Pressé par un certain nombre de partenaires industriels et scientifiques de ne pas décrocher brutalement de mon passé professionnel, je me suis aussitôt engagé auprès d’un organisme parisien, ECT, regroupant des ingénieurs retraités, bénévoles, désireux de dispenser leurs compétences à des demandeurs du monde industriel, scientifique, voire universitaire français mais aussi éventuellement étrangers.
Du coup a débuté une période de collaboration active avec des interlocuteurs que j’ai sélectionnés, en ce qui me concerne par leur intérêt réel et leur motivation vis-à-vis de la technique qui m’avait été chère dans tout mon passé, à savoir l’induction. Tout naturellement, ma prédilection d’après retraite est allée vers mon employeur EFD Induction, devenu dans les années 1990 une multinationale de l’induction avec des antennes un peu partout en Europe, en Inde et en Chine. Ma collaboration s’y est exercée à double titre :
- Comme administrateur au sein de la société jusque vers 1996
- Comme conseiller technique auprès de la nouvelle génération d’ingénieurs recrutés dans mon sillage, en les assistant, soit en usine à Grenoble, soit lors des mises au point un peu pointues sur les sites extérieurs, surtout à l’étranger : Finlande, Russie,
Allemagne, etc.

Cette collaboration avec EFD fut très soutenue jusqu’en 2000. Depuis, avec l’avancée en âge, elle est devenue plus ponctuelle, mais toujours réelle. Un autre partenariat privilégié d’après 1986 : la division Etudes et Recherches d’EDF en région parisienne. EDF a sollicité ma collaboration come consultant avec différentes missions :
- Epauler les ingénieurs EDF dans l’assistance technique aux pôles de recherche induction créés en milieu universitaire à Paris, Toulouse, Saint-Nazaire, Lille et Quimper.
- Au travers de sa filiale communication, le Comité Français d’Electrothermie, organiser ou animer les clubs ou séminaires professionnels Induction
- Promouvoir l’enseignement de l’induction dans quelques centres universitaires spécialisés : Grenoble, Toulouse, ou les IUT : Saint-Nazaire, Lorient, Lille
- Représenter EDF et les professionnels français de l’induction au sein de l’UIE (Union Internationale d’Electrothermie) lors de ses réunions périodiques : St Pétersbourg, Padoue, Montréal

Un troisième partenaire important durant mes années dites de retraite : l’ATTT (Association Technique de Traitement Thermique), qui m’a sollicité pour continuer à apporter mon concours pour participer à la formation continue, le plus souvent sur les sites industriels, pour la plupart en province, des ingénieurs, techniciens, opérateurs en charge des traitements thermiques et notamment de trempe superficielle basée sur la technique de l’induction. Ces actions d’assistance ou d’enseignement ont essentiellement concerné des sous-traitants ou équipementiers automobiles au sens large : Valeo, SKF, etc. répartis sur tout le territoire national.

Au coup par coup, plusieurs fois par an, je suis aussi intervenu, à la demande des Centres civils et militaires du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA Marcoule, Cadarache, La Hague, Saclay) pour épauler certains responsables techniques dans la recherche de solutions à des problèmes d’induction. Toutes ces actions d’assistance technique ou pédagogique ont été particulièrement enrichissantes au contact d’un public très diversifié, qu’il s’agisse de scientifiques de l’université, comme des étudiants de l’IUT ou des opérateurs d’ateliers de traitement thermique, tous attentifs au partage du savoir pratiqué dans des conditions forcément plus détendues et conviviales que lorsqu’il est pratiqué dans le cadre d’un enseignement magistral conventionnel.

Depuis 1986 et jusqu’en 2000 (j’ai alors 75 ans) ces multiples interventions à de multiples titres ont mobilisé entre le tiers et la moitié de mon temps de retraite au service des autres.
Et puis, les années s’écoulant inexorablement, les déplacements devenant forcément plus pesants, j’ai dû consentir, après les années 2000, à restreindre petit à petit mes prestations vis-à-vis de ces partenaires divers et variés, tout en conservant avec eux de solides liens amicaux.

Toutefois, en 2008 où nous sommes aujourd’hui, pour des raisons historiques et sentimentales, je continue à entretenir des liens étroits avec mon ex employeur d’un temps, EFD Induction à Grenoble, qui perpétue la mission qu’à la STEL j’avais initiée en 1948.
Et aussi, pour avoir vécu en étroite collaboration pendant près de 50 années, l’aventure passionnante du plasma inductif qui débuta autour de 1960, dans ses laboratoires, j’exploite au mieux la proximité géographique pour visite périodiquement, voire épauler encore, la deuxième ou troisième génération de chercheurs qui perpétuent à l’Ecole Supérieure de Physique Chimie de Paris, les investigations dans ce domaine très prometteuses en raison de leur intérêt pour notre future industrie photovoltaïque.
DISTINCTIONS
A titre indicatif, je cite ci-dessous les principales distinctions qui m’ont été octroyées durant ma carrière sans doute en rapport avec les services rendus à la communauté scientifique ou industrielle :
- En 1963, la médaille d’argent décernée par la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale – conjointement à deux ingénieurs du CNRS – pour l’invention des torches à plasma inductif
- En 1966, la médaille d’argent du Mérite Civique, pour services rendus à la communauté industrielle.
- En 1992, c’est-à-dire après mon départ à la retraite, un tir groupé de distinctions :
- La médaille d’or de la Société Française des Hautes Températures, pour la contribution apportée aux développements scientifiques et industriels des plasmas inductifs
- La médaille d’argent décernée à Montréal pour l’ensemble des travaux effectués durant ma carrière pour le développement international des techniques électrothermiques basées sur le chauffage par induction
- La médaille Ampère de la Société des Electriciens et Electroniciens (SEE) pour ma contribution au développement d’applications performantes du chauffage par induction, par l’utilisation rationnelle de l’électricité. Ces distinctions couronnent en fait l’intensité et la qualité du travail effectué pendant quarante ans, voire au-delà, en vue de la promotion de cette belle technique du chauffage par induction.